La beauté et la tranquillité en haute montagne sont deux raisons parmi tant d’autres qui attirent les alpinistes, qui doivent, en même temps, aussi faire face au caprice, à l’imprévisibilité et à la dangerosité de la nature. Bien que 268 sommets au-dessus de 3000 m se concentrent sur une surface à peine plus grande que la Belgique et qu’en vol d’oiseaux, ces montagnes ne paraissent pas si éloignées de grandes villes, les activités en haute montagne ne sont pas aussi accessibles qu’en Europe, contrairement à ce qu’on pourrait croire. Ceci est dû à plusieurs raisons que je vais essayer de vous présenter dans ce qui suit.
L’accès en haute montagne est difficile. Les chaînes de montagnes sont orientées nord-est et seulement trois routes principales coupent l’île de l’Est à l’Ouest. Et malheureusement, ces routes ne résistent pas bien aux pluies torrentielles de l’été amenées par les typhons, lesquels sont auteur d’innombrables glissements de terrain. Les typhons ont une trajectoire difficile à prévoir, il n’est donc non plus pas évident pour les randonneurs d’envisager leurs itinéraires au-delà d’une semaine à l’avance.
Afin de mieux repérer et secourir les randonneurs au cas de conditions météorologiques défavorables ou catastrophes naturelles, il est désormais obligatoire de se munir d’un permis valable avant de s’aventurer dans certaines zones montagneuses. La procédure n’est pas compliquée et peut se faire en ligne, puis le permis est délivré sous quelques jours.
Les infrastructures ne sont pas nombreuses et, s’il y en a, elles sont assez simplistes. Certes, il y a des refuges à disposition des randonneurs, mais étant donnés leur rareté et le nombre limité de places, il faut réserver suffisamment à l’avance pour pouvoir avoir un lit. S’équiper correctement et avoir une bonne autonomie sont essentiels car on ne trouve pas beaucoup, voire aucune possibilité de s’approvisionner, une fois parti dans la nature. Il est donc primordial de prévoir assez à manger et de se préparer pour le pire. C’est ainsi que les activités de haute montagne créent une barrière difficile à franchir. Mais d’un autre côté, cette dernière garde la beauté des montagnes intacte. De quoi faire rêver les randonneurs !
Il ne faut pas se passer des cartes topographiques non plus, car le balisage n’est pas si clair et les sentiers peu pratiqués. Comme aucun organisme centralisé ne s’occupe du balisage, ce sont les clubs de montagne qui attachent des banderoles le long du chemin, indiquant leur trace de passage. Et des fois on trouve aussi des panneaux en bois. Les cartes topographiques les plus récentes datent de 2000 dont certaines ne sont plus en vente. Elles sont seulement disponibles dans certaines bibliothèques où on peut s’en procurer facilement pour en faire des photocopies…
Chaque année, de nombreux bons randonneurs échouent en haute montagne. Il faut savoir reculer d’un pas si les conditions extérieures ne sont pas optimistes car les montagnes sont éternelles, elles seront toujours là. Être humble devant Mère Nature et ne pas faire sa caprice sont les premières leçons que les Taïwanais ont apprises de leurs environs.
Grâce à la distance réduite entre villes et montagnes de banlieue, beaucoup de Taïwanais se contentent de marches d’une journée pour sortir du brouhaha de villes. De nombreux courts itinéraires de tout niveau sont proposés, que ce soit pour les familles, les randonneurs amateurs, confirmés ou professionnels. Et ces sentiers sont, pour la plupart du temps, assez bien balisés.