Il est impossible de parler de l’histoire récente de Taïwan sans mentionner l’incident du 28 février 1947, le plus souvent abrégé en « incident 228 », ou encore « massacre 228 », et dont le nom est loin de refléter l’ampleur. Cet événement, qui fut un sujet tabou durant les longues années de loi martiale, de 1949 à 1987, marqua le début de la période dite de la « terreur blanche » à Taïwan.
Cette tragédie, qui fit jusqu’à 30000 morts selon les estimations, mit fin dans le sang à la contestation populaire qui montait contre l’administration de la République de Chine installée dans l’île depuis la défaite du Japon. En décimant les élites locales, ce massacre priva les Taïwanais de tout droit de cité, et donna le ton pour les quarante années de dictature qui s’ensuivirent. Son ombre plane encore sur la société taïwanaise, et continue de hanter les générations qui l’ont vécu.
Aurore Formosane vous présente dans ce numéro plusieurs articles écrits par des artistes, des philosophes, des historiens taïwanais qui, chacun dans leurs domaines, s’emploient à faire vivre la mémoire de cet événement, et poursuivent le nécessaire travail de réflexion et de clarification entamé depuis l’ouverture du régime, il y a une trentaine d’années.
Ouliann Fournier et Sun Yu-Jung
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