Culture

À la ville, à la montagne : la culture de la promenade à Taïwan

Sun Yu-Jung
| No. 7 | Posted on 15th Jun 2016

Entre l’océan et les montagnes, vivent les habitants de l’île de Taïwan. La mer et la montagne forgent le caractère des insulaires. L’île de Taïwan est couverte à 70% de montagnes et de collines, qui émergent dès la lisière des villes. Ensemble, elles forment un tissage hétéroclite mais harmonieux.

La vie des Taïwanais et leur rapport avec la montagne sont avant tout déterminés par les activités économiques. Les trésors de la montagne et la variété du climat permettent aux insulaires de développer de nombreuses activités économiques en dehors de la pêche, par exemple l’extraction du charbon et du marbre, ou les cultures commerciales comme le thé, etc. De nos jours, malgré la modernisation avancée de Taïwan, la vie métropolitaine s’accompagne toujours d’activités en montagne dans la banlieue. Monter au sommet des montagnes en plein milieu de la nuit, en groupe et en scooter, est presque devenu un symbole de la vie estudiantine. Ces activités liées à la montagne ont créé une nouvelle culture, qui renouvèle notamment la tradition du thé à Taïwan chez les jeunes générations. Le mont Niau-Khong (Maokong en mandarin), situé auprès du périphérique de la capitale, attire les étudiants la nuit pour… déguster une tasse de thé ! La culture du thé trouve ainsi un nouveau souffle dans les montagnes proches des villes, grâce aux loisirs des citadins.

Comme il y a très peu de plaines, les montagnes de banlieue et les collines en périphérie des villes sont un mélange de zones urbanisées et de champs, où l’on trouve pêle-mêle des habitations, des fruits, du thé, du café. Les cultures Hakka et aborigène enrichissent également le paysage des montagnes. Les montagnes sont ainsi devenues des lieux où l’on sort se changer les idées, mais où l’on peut aussi faire connaissance avec les différentes cultures de Taïwan, ce qui favorise le tourisme et enrichit l’économie locale.

La géographie particulière de Taïwan impose une imbrication complexe entre ville et montagne, qui s’accompagnent toujours l’une et l’autre. On retrouve ainsi chez les Taïwanais modernes la serviabilité et la solidarité ancestrales dans le maintient de traditions comme le service du thé gratuit au bord de la rue pour les promeneurs. Cette culture particulière de la promenade dans les montagnes de banlieue se renouvèle donc sans cesse au fil du temps.